Giuseppe di Stefano (1921-2008)
Il nous a quittés l'année dernière à l'âge de 87 ans, le ténor sicilien Giuseppe di Stefano, cette personnalité si attachante, que nous adorons en ces lieux, et à qui nous devons cette hommage.

Pippo di Stefano, en 1954
Il est né le 24 juillet 1921, prés de Catane, en Sicile. Il suit quelques cours de chant durant sa jeunesse, mais en 1940, la Seconde Guerre Mondiale éclate. Pippo est fait prisonnier en Allemagne (je ne sais pas dans quelles circonstances), mais s'évade en Suisse. Il participe à une émission du camp de réfugiés, et Radio Lausanne l'engage alors sur le champ(nt)
Il revient à Milan, prend des cours et enregistre des chansons italiennes. Surtout, il fait ses débuts à la scène dans le rôle de Des Grieux du Manon de Massenet en 1945.
Il étend progressivement son répertoire, allant jusqu'au duc de Mantoue. Mais en 1951, il rencontre Maria Callas et Tito Gobbi à Mexico.

Giuseppe di Stefano et MMC
C'est alors le début de la dream team Callas-Gobbi-di Stefano, qui enregistrera de nombreux disques, dont la Tosca dirigée par Victor de Sabata en mars 1953. Mais Callas et di Stefano se brouillent lors des débuts de Callas au Metropolitan Opera en 1956. Dans un article de couverture destructeur du Time sur la cantatrice grecque, di Stefano déclare qu'il ne veut "plus jamais chanter avec elle".
6 mois plus tard, il enregistrera Manon Lescaut avec elle.
Mais les brouilles de Callas avec son entourage étaient fréquentes, on le sait.
A coté de Maria Callas, di Stefano poursuit sa carrière, chantant un répertoire trés large, allant de Calaf (en 1961, avec Nilsson), Don José (en français ! en 1955, avec Simionato), Mario (aux cotés de L. Price) ou encore Nemorino.
C'est aussi un partenaire régulier de Tebaldi. Sans posséder le format de Del Monaco, le timbre de Corelli, il s'impose grâce à son timbre solaire, son investissement dramatique, sa diction trés claire (même en français). Il possède une franchise et une générosité qui compensent son relatif manque de technique.

Avec Maria Callas, vers 1973
Le déclin arrive bien tôt, causé probablement par sa technique peu orthodoxe, ses prises de rôles risquées. En 1965, sa carrière est déja terminée, à l'heure même où Maria Callas fait ses adieux à l'Opéra.
Mais 1973 sonne l'heure des come-back, et Maria Callas met alors en scène les Vêpres Siciliennes à Parme, assisté de Pippo. Il lui propose alors un disque de duos, et une tournée internationale.
Le duo, que l'on dit à l'époque intimement attaché, n'a plus vraiment les moyens vocaux. C'est un véritable chant du cygne (dont on possède même des vidéos !), et le 11 novembre 1974, Sapporo est le dernier endroit du monde où Maria Callas chanta devant un public.

26 novembre 1973, Londres, avec Maria Callas
Di Stefano apparaît encore en Altoum (Turandot) en 1992, aux Thermes de Caracalla. En 2006, il est victime d'une agression au Kenya. Il meurt le 3 mars 2008.

Pippo di Stefano, en 1954
Il est né le 24 juillet 1921, prés de Catane, en Sicile. Il suit quelques cours de chant durant sa jeunesse, mais en 1940, la Seconde Guerre Mondiale éclate. Pippo est fait prisonnier en Allemagne (je ne sais pas dans quelles circonstances), mais s'évade en Suisse. Il participe à une émission du camp de réfugiés, et Radio Lausanne l'engage alors sur le champ(nt)
Il revient à Milan, prend des cours et enregistre des chansons italiennes. Surtout, il fait ses débuts à la scène dans le rôle de Des Grieux du Manon de Massenet en 1945.
Il étend progressivement son répertoire, allant jusqu'au duc de Mantoue. Mais en 1951, il rencontre Maria Callas et Tito Gobbi à Mexico.

Giuseppe di Stefano et MMC
C'est alors le début de la dream team Callas-Gobbi-di Stefano, qui enregistrera de nombreux disques, dont la Tosca dirigée par Victor de Sabata en mars 1953. Mais Callas et di Stefano se brouillent lors des débuts de Callas au Metropolitan Opera en 1956. Dans un article de couverture destructeur du Time sur la cantatrice grecque, di Stefano déclare qu'il ne veut "plus jamais chanter avec elle".
6 mois plus tard, il enregistrera Manon Lescaut avec elle.
Mais les brouilles de Callas avec son entourage étaient fréquentes, on le sait.
A coté de Maria Callas, di Stefano poursuit sa carrière, chantant un répertoire trés large, allant de Calaf (en 1961, avec Nilsson), Don José (en français ! en 1955, avec Simionato), Mario (aux cotés de L. Price) ou encore Nemorino.
C'est aussi un partenaire régulier de Tebaldi. Sans posséder le format de Del Monaco, le timbre de Corelli, il s'impose grâce à son timbre solaire, son investissement dramatique, sa diction trés claire (même en français). Il possède une franchise et une générosité qui compensent son relatif manque de technique.

Avec Maria Callas, vers 1973
Le déclin arrive bien tôt, causé probablement par sa technique peu orthodoxe, ses prises de rôles risquées. En 1965, sa carrière est déja terminée, à l'heure même où Maria Callas fait ses adieux à l'Opéra.
Mais 1973 sonne l'heure des come-back, et Maria Callas met alors en scène les Vêpres Siciliennes à Parme, assisté de Pippo. Il lui propose alors un disque de duos, et une tournée internationale.
Le duo, que l'on dit à l'époque intimement attaché, n'a plus vraiment les moyens vocaux. C'est un véritable chant du cygne (dont on possède même des vidéos !), et le 11 novembre 1974, Sapporo est le dernier endroit du monde où Maria Callas chanta devant un public.

26 novembre 1973, Londres, avec Maria Callas
Di Stefano apparaît encore en Altoum (Turandot) en 1992, aux Thermes de Caracalla. En 2006, il est victime d'une agression au Kenya. Il meurt le 3 mars 2008.